laMesse

Traduire les textes bibliques et les textes liturgiques est un travail nécessaire, un travail toujours à reprendre car la langue est vivante. Cela demande une double fidélité, pour que traduire ne soit pas trahir. Fidélité au texte originaire, sans quoi on finit par dire autre chose ou rien du tout. Fidélité à la culture des destinataires, sans quoi le message est inaudible, étrange, étranger. L’enjeu est d’offrir aux fidèles les mots justes pour proclamer leur foi, exprimer leur prière, donner leur témoignage.

Editions bénédictines, avril 2017, 11 €.

En 1965 paraissaient les premiers livres liturgiques en français. Peu après s’ouvrait le grand chantier de la traduction du « nouveau Missel » de 1970. Rétrospectivement on peut admirer cette œuvre collective. En même temps on en mesure aujourd’hui les limites. Ce travail a été fait dans la hât. Pourquoi a-t-on attendu cinquante ans avant de le réviser ?

 

A l’époque le souci dominant était que les gens comprennent, avec un besoin de simplicité (comme le souhaitait Vatican II) qui pouvait se dégrader en banalité. Les chrétiens des générations suivantes ont d’autres attentes. Au plan littéraire, ils cherchent des traductions plus proches de l’original, car ils devinent que le sens est au ras des mots. Au plan spirituel, ils redécouvrent l’adoration et sont en quête de beauté et d’une certaine solennité. Cela doit apparaître dans le vocabulaire et le style des célébrations.

Les retraductions proposées dans cet ouvrage ne prétendent pas être le dernier mot sur une question complexe. Au fil des pages du Missel, elles font entendre des résonances inédites de la prière de l’Eglise. Puissent-elles renouveler la vision et la ferveur des assemblées et des célébrants. Car il est grand, le mystère de la foi !

Alain Bandelier, Editions Bénédictines, avril 2017, 11 €